L’Histoire de l’Ail en Auvergne
Du XIVe siècle au XIXe
Présent en Limagne depuis le retour des croisades au XIVe siècle, l’ail se développe dans les jardins grâce à l’activité des moines jusqu’au XIXe siècle. L’ail est ensuite cultivé en plein champ par la communauté des fermiers et commercialisé par des courtiers. Il remplace vers 1860 la culture du chanvre, en déclin sur le territoire, et bénéficie d’un développement exceptionnel lié aux qualités du terroir billomois. Il est alors cultivé en plein champ pour accompagner la betterave sucrière.
Cette période marque le début de la notoriété de l’ail de Billom, et ont entraîné un développement économique exceptionnel du territoire. Billom, cité médiévale, porte du Livradois, marquée par un passé historique intense à travers ses foires et marchés, a permis la commercialisation de cet or blanc.
De 1860 à 1960
L’inventivité des ingénieurs de l’INRA a contribué à cet essor, en sélectionnant des variétés d’ail rose adaptées au territoire. Cette production a permis d’enrichir les agriculteurs locaux en leur apportant un confort financier. Les revenus et emplois liés à cette production étaient très importants, surtout à l’usine de conditionnement Rochias à Billom dans laquelle les têtes d’ail étaient mises en sachet par 3 ou 4, et où l’ail était transformé en poudre ou en pâte.
A l’époque, 2000 ha d’ail rose étaient cultivés, 5500 tonnes étaient produites chaque année ; corollaire à cela, 200 salariés travaillaient chez Rochias, et on comptait quatorze négociants d’ail à Billom ! Une partie de la production était notamment commercialisée vers Bordeaux et le Sud-Ouest, où l’ail occupe une place importante dans la gastronomie – comme dans la frottée à l’ail (pain grillé, huilé et frotté à l’ail).
De 1960 à 1980
L’arrivée du maïs et de l’agriculture céréalière dans les années 1980 a détrôné la prédominance de l’ail, au profit de cultures plus sûres et plus rentables pour les agriculteurs.
La production d’ail devient une culture de niche, une plus-value liée à la qualité du terroir et du produit. Elle est souvent accompagnée d’un type de commercialisation spécifique aux circuits-courts, avec des produits de terroir vendus à la ferme ou en vente directe.
De l’Auvergne vers les îles anglaises !
L’histoire raconte que l’Ail d’Auvergne a voyagé jusque dans les îles anglaises durant la Deuxième Guerre Mondiale !
En effet, des soldats français stationnés en Angleterre durant ce long conflit ont entamé une grève au prétexte de ne pas avoir suffisamment de matières premières pour cuisiner, et surtout de manquer d’ail.
Afin de résoudre ce conflit interne, des militaires français ont été parachutés en Auvergne, de nuit, pour récupérer de l’ail de Limagne et le ramener sur le sol anglais.
Au-delà de satisfaire les papilles des soldats en garnison, l’ail d’Auvergne a été planté sur le sol anglais, et a ainsi été à l’origine de la culture d’ail outre-Manche.